vendredi 12 septembre 2008

Une vie de chien


La vie n'est pas un long fleuve tranquille, n'en déplaise à Étienne Chatiliez. Notre douloureux passage ici-bas s'accompagne de moultes tribulations autrement plus graves que le décès de nos proches ou que la perte d'un de nos membre suite à un accident de voiture. Car les véritables tragédies, celles qui nous font ressentir au plus profond l'absurdité de notre être, celles qui ajoutent un poids supplémentaire à notre conscience de l'inanité de l'existence, sont le fruit des incidents qui émaillent notre sombre quotidien. Un simple lacet de chaussure qui se défait, et c'est l'angoisse qui monte: comment gérer cette situation ? Faut-il s'agenouiller et faire le nécessaire afin de remédier à cet état, s'abaissant (au sens propre et figuré) dans une position instable qui nous place en nette infériorité par rapport aux passants qui nous entourent et nous exposer à leur regard dédaigneux ? Ou plutôt poursuivre notre chemin, nonobstant le danger pourtant bien réel d'une chute, feignant que tout va pour le mieux ? Dur, dur de choisir entre ces deux maux, mais la possibilité même d'un choix ne nous est généralement pas donnée dans la plupart des situations et, impuissants, nous observons le malheur s'abattre sur nous. C'est par exemple le cas lors d'un but contre son camp de "Magic" Ronald Zubar. Comment contenir notre désarroi ? Comment affronter cette funeste fatalité ? La résignation ascétique d'un chat d'appartement nous indique l'esquisse d'une réponse. Observons cet étrange animal: indifférent aux malheurs qui s'abattent autour de lui, quasi-autosuffisant, menant une vie exempte de passion, entre spiritualité et sommeil salvateur, tentant ainsi d'atteindre au nirvana, il fait face à l'absurdité de l'existence en menant lui-même une vie absurde. Bouddhiste avant l'heure, ancêtre spirituel et maître de Siddhartha, le félin nous indique la voie: mener une existence de chat pour ne pas subir une vie de chien.

1 commentaire:

Le Bigorneau a dit…

Chinaski est toujours aussi à fond sur son chat Cali à ce que je peux lire! Pour le problème des lacets, rien de plus simple comme solution que d'acheter des chaussures à scratch... Comme ça, tout les maux qui nous rongent en ce vaste monde s'évaporeront !
Pour ce qui est du reste, ton texte est bien écrit mais tu manie l'hyperbole avec maladresse... Franchement, dans mon entourage, on s'en amuse de nos chutes.

Puis c’est quoi ce délire avec le chat indifférent aux malheurs qui l’entourent ? Il semble au contraire si proche de l’homme que tu décris comme indifférent à la mort d’un proche ou à la perte d’un de ses membres arraché dans un accident d’auto-tamponneuse… Puis le chat il ne se soucis pas de se casser la gueule, il ne porte pas de chaussures et retombe toujours sur ses pattes !

Inutilement, Julien le dresseur de Marabous