Whisky est le genre de film que l'on recense généralement sous le terme de "comédie dramatique". Ici, le "comique" est savamment distillé sous forme de situations cocasses qui nous font esquisser un sourire tandis que le "drame" s'enrobe d'une subtile mélancolie. Un film tout en retenue donc, sans prétention, et pourtant plus que convaincant dans sa peinture des trois personnages dont il est question. Tout d'abord, il y a Jacques, patron d'une petite usine textile, qui mène une existence morose et sans surprise, incapable de la moindre émotion si ce n'est lors d'un match de football. Marta, l'une de ses employées semble secrètement attirée par cet homme, mais sa retenue l'empêche de seulement lever les yeux sur lui. La routine, le quotidien, l'éternelle répétition de ces deux vies sans surprise réglées comme des horloges semblent inéluctables. Pourtant, le temps de la visite du frère de Jacques, Marta va devoir se faire passer pour la femme de celui-ci, cachant ainsi son célibat. Exposition, nœud, dénouement: la formule est classique mais qu'importe, tellement le tout est savamment orchestré. Et tandis que les deux frères restent inamovibles, l'un dans son silence buté et l'autre dans son incapacité de communication avec son frère qu'il semble craindre, Marta, elle, va réussir à s'affranchir quelque peu de son existence effacée et soumise. Mais au centre du film, il y a surtout ce ressenti de la solitude découlant de l'incapacité, ou de l'absence de volonté d'exprimer ses sentiments. Et à l'image des personnages, on reste ici également dans le non-dit, dans l'esquisse, laissant notre imagination vaquer librement devant ce film d'une grande subtilité.
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