mercredi 30 janvier 2008

Mieux vivre le vide existenciel post-footballistique



Lorsqu’un être humain assiste à une retransmission sportive, et de football en particulier, il peut quelque fois s’extirper de l’inéluctable néant de la vie et de la misère de sa propre existence, en particulier s’il supporte l’une des deux équipes ( à défaut de s’assimiler à l’une de celles-ci, il est aussi possible de reporter son entière misandrie sur l’un des adversaires ou même sur un joueur en particulier, l’important étant avant tout de développer des sentiments passionnels lors de la rencontre ). Il sera aussi nécessaire dans cette optique de développer au maximum ses pulsions primitives et animales. Pour les personnes particulièrement civilisées, une consommation de stupéfiants est fortement recommandée (alcool et amphétamines en particulier).

Si ces conditions sont réunies et les paramètres cités ci-dessus respectés, il se produit alors un phénomène très étrange : durant 90 minutes, voire un peu plus longtemps en cas de prolongations, l’homme a réussi à donner un sens à sa vie en souhaitant la victoire (ou la défaite) de l’un des deux belligérants. Mais que se passe-t-il alors une fois la rencontre terminée ?

Notre compagnon ressent alors une sorte de vide existentiel profond. Celui-ci dépend certes de la victoire ou non de son équipe de par sa forme, mais est inéluctable dans son essence même. Immédiatement après le sentiment d’accomplissement ou de frustration se produisant lors du coup de sifflet final, une question primordiale se pose : ET MAINTENANT ?

Plusieurs solutions plus ou mois satisfaisantes s’offrent alors à nous. La plus simple consiste bien évidemment à se concentrer sur le prochain match, mais l’homme étant naturellement impatient et le délai d’attente représentant au minimum trois jours, on ne peut bien évidemment considérer ce dénouement comme satisfaisant. Une autre solution, dont l’efficacité est néanmoins très limitée consiste à regarder les émissions sportives consacrées à l’après match et aux autres rencontres (on suppose pour cela que la vision du match s’est faite devant un écran de télévision). Toutefois, on observera là aussi un vide existentiel (certes légèrement atténué) lors de la fin de ces émissions.

Finalement, le tabassage d’enfants (si possible les siens) et de sa femme restent des moyens très efficaces pour sortir de ce néant post-footballistique, mais il convient toutefois d’indiquer que ceux-ci peuvent s’avérer dangereux (enfants particulièrement sauvages, épouse féroce, visite des forces de l’ordre). Lors d’une visite au stade, une alternative supplémentaire s’offre à nous par le biais du hooliganisme. Il faut souligner la pertinence de cette solution du fait de ce sentiment d’appartenance à une communauté qui se créer alors et agit comme une thérapie collective. Mais là encore, des risques non négligeables existent : en effet, le vandalisme étant malheureusement prohibé par la loi, les forces de l’ordre risquent ici aussi d’intervenir et se profilent décidemment comme de véritable troubles fête. Comme disent nos amis anglo-saxons: « No risk no fun »...

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